La mise à disposition de cartes de niveaux simulés de l’exposition aux ondes électromagnétiques émises par les antennes relais à l’échelle du territoire national s’inscrit dans le cadre du 4e Plan national santé environnement (PNSE4) qui couvre la période 2021-2025.
Ces cartes sont disponibles sur la plateforme cartoradio.fr, qui fournit également des informations sur l’emplacement des stations radioélectriques et les résultats des mesures que l’ANFR réalise dans le cadre de sa mission de surveillance des niveaux d’exposition.
Les valeurs limites d’exposition du public aux champs électromagnétiques sont fixées, en France, par le décret 2002-775 du 3 mai 2002. Elles dépendent de la bande de fréquence et sont comprises entre 36 volts par mètre (V/m) à 700 MHz et 61 V/m au-delà de 2 GHz pour les antennes de la téléphonie mobile. Le respect de ces valeurs limites permet d’assurer une protection contre les effets établis des champs électromagnétiques radiofréquences.
Les cartes permettent de disposer sur tout le territoire national d’une première estimation du niveau de champ électrique généré par les stations de téléphonie mobile, en extérieur. Cet outil, unique en Europe, apporte ainsi un éclairage pour mieux comprendre et surveiller l’exposition du public aux ondes électromagnétiques.
Ces cartes n’ont pas vocation à remplacer les mesures réalisées sur le terrain, qui seules reflètent la réalité de l’exposition. Elles permettent néanmoins d’identifier les zones où les niveaux d’exposition sont susceptibles d’être plus élevés.
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Il s’agit de niveaux calculés par modélisation. Ils fournissent un ordre de grandeur du champ électrique produit à l’extérieur, à 1,5 m au-dessus du sol. Ces niveaux sont exprimés en Volt par mètre (V/m).
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La propagation des ondes respecte des règles physiques connues, qui mettent en jeu la puissance des émetteurs, leur orientation, les fréquences considérées et l’effet des obstacles situés sur le trajet des ondes. La propagation est modélisée dans un environnement en trois dimensions en s’appuyant d’une part sur les bases cartographiques de l’IGN et d’autre part sur la base de données des émetteurs autorisés par l’ANFR pour les réseaux mobiles.
La modélisation est une représentation approchée de la réalité qui utilise des lois physiques reposant sur des formules mathématiques. Comme l’environnement n’est pas connu de manière exacte (par exemple, la forme des bâtiments reste schématique et la position des antennes n’est pas toujours précise sur l’ensemble du territoire), les résultats des calculs comportent des incertitudes et peuvent différer de la réalité. Bien que les modèles utilisés par l’ANFR soient à jour de l’état de l’art, ils ne peuvent produire que des résultats indicatifs.
L’ANFR dispose actuellement de deux méthodes principales permettant d’améliorer localement les simulations : positionner plus précisément les antennes dans leur environnement local dans le modèle IGN utilisé et, si une mesure sur le terrain révèle un écart important, ajuster la puissance d’une antenne. L’ANFR peut également contrôler les informations relatives aux déclarations des opérateurs pour la zone concernée ou informer l’IGN de différences constatées entre les constructions décrites dans les cartes et la réalité du terrain.
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Ce sont les stations de téléphonie mobile implantées en extérieur, ayant reçu l’accord de l’ANFR et dont les opérateurs ont déclaré la mise en service.
Ces émetteurs sont pris en compte avec les caractéristiques techniques recueillies auprès des opérateurs dans le cadre des procédures d’autorisation à émettre. Ils comportent toutes les technologies (2G, 3G, 4G, 5G) et tous les opérateurs. Ces émetteurs sont, au vu des études d’exposition régulièrement faites par l’ANFR, les principaux contributeurs à l’exposition du public au champ électromagnétique. Ces relais mobiles sont visibles par exemple sur les toits des bâtiments, sur les châteaux d’eau ou au sommet de pylônes.
Les stations implantées en intérieur (couloirs ou quais des métros, gares, centres commerciaux, parkings, centres de conférences, etc.) peuvent figurer dans Cartoradio. Néanmoins, elles n’ont pas été prises en compte pour cette simulation de l’exposition, qui ne concerne à ce stade que l’extérieur des bâtiments.
Les projets de nouvelles stations ne sont pas non plus pris en compte pour le calcul de ces cartes d’exposition du public.
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Les cartes seront mises à jour chaque mois pour prendre en compte les nouvelles stations autorisées et mises en service, ainsi que les évolutions des stations existantes. Les modifications des bâtiments (cartographie IGN) seront intégrées quant à elles une fois par an.
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Ce qui est affiché est un encadrement du niveau d’exposition au sol à l’extérieur des bâtiments, à 1,5 m du sol, simulé à partir des contributions de toutes les stations de téléphonie mobile du voisinage. Le niveau représenté est celui qui est modélisé à 1,5 m de hauteur.
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Les couleurs choisies correspondent à la palette « Viridis » sauf pour la valeur extrême (couleur orange). Elles sont perçues de manière uniforme et également distinguées par les personnes atteintes des formes les plus courantes de daltonisme.
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Les valeurs de la palette correspondent toutes à des niveaux de champ électrique inférieurs aux valeurs limites réglementaire1, fixés pour la prévention des risques sanitaires et situés entre 36 et 61 V/m pour la téléphonie mobile.
Si un dépassement de ces valeurs limites devait être constaté sur le terrain par des mesures, l’ANFR ferait suspendre immédiatement le fonctionnement de l’émetteur correspondant et l’opérateur devrait remédier à cette situation dans les plus brefs délais.
Le choix d’un grand nombre de couleurs dans la palette, et notamment pour les niveaux les plus faibles, permet précisément de se rendre compte de la variation spatiale de ces niveaux qui sont très en deçà des valeurs réglementaires. Les variations fines permettent d’appréhender avec précisions les évolutions du champ électromagnétique.
1 Ces valeurs limites sont données dans le décret www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000005632952/
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Cette couleur correspond aux niveaux les plus bas. Cette limite basse a été fixée à 0,4 V/m, soit sensiblement le niveau de sensibilité des sondes utilisées sur le terrain pour les mesures réelles.
Cette valeur de 0,4 V/m ne renseigne pas sur la couverture effective des réseaux mobiles, notamment parce que l’exposition correspond à celle produite par tous les opérateurs autorisés, et non pas un seul d’entre eux.
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La couleur jaune correspond à une valeur d’exposition simulée supérieure à 12 V/m au sol mais inférieure à 24 V/m. Les zones en jaune sont souvent localisées à proximité des antennes.
Toutefois, les valeurs d’exposition dans ces zones restent inférieures aux valeurs limites d’exposition qui sont comprises entre 36 et 61 V/m pour la téléphonie mobile.
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La couleur orange correspond à une valeur d’exposition calculée supérieure à 24 V/m au sol. Si ces zones sont effectivement accessibles au public1, l’ANFR réalise des mesures sur le terrain pour s’assurer que le seuil réglementaire d’émission n’est pas dépassé, celui-ci étant compris entre 36 et 61 V/m selon les fréquences pour la téléphonie mobile.
Si un dépassement de ces valeurs limites devait être constaté sur le terrain par des mesures, l’ANFR ferait suspendre immédiatement le fonctionnement de l’émetteur correspondant et l’opérateur devrait remédier à cette situation dans les plus brefs délais.
1Certains lieux, notamment dans les zones à fort relief, peuvent en effet se révéler difficilement accessibles, tout comme des zones privées requérant un accord du propriétaire pour y accéder.
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Il existe toujours autour de chaque antenne un périmètre de quelques mètres où les niveaux d’exposition dépassent les valeurs limites. Cette zone est appelée « périmètre de sécurité ». Pour les antennes fixées au sommet d’un pylône, le périmètre de sécurité est par nature inaccessible au public. Pour les antennes implantées sur un toit d’immeuble, la zone correspondante est habituellement délimitée par une chaîne qui matérialise une zone interdite, dans le cas où la terrasse est accessible au public.
Ces périmètres de sécurité, qui ne sont pas des lieux accessibles au public, ne figurent pas sur ces cartes de simulation.
De manière générale, lorsqu’un niveau élevé apparaît dans les simulations, l’ANFR réalise une mesure de terrain pour disposer de la valeur réelle d’exposition. Si une valeur réglementaire devait être dépassée, l’émission à la source de ce dépassement serait immédiatement suspendue jusqu’à retour à une situation conforme. En revanche, tant que les valeurs réglementaires ne sont pas dépassées, la carte est mise à jour avec ces données de mesures terrain plus précises pour améliorer la précision de la simulation.
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La mesure permet de connaître de manière précise l’exposition réelle dans des lieux bien définis et, ainsi, de contrôler sa conformité vis-à-vis des valeurs limites réglementaires. Au fil de ses campagnes de mesure, l’ANFR dispose aujourd’hui de plusieurs dizaines de milliers de mesures d’exposition. Une partie importante d’entre elles sont obsolètes, puisque les réseaux évoluent chaque jour. Par exemple, les mesures réalisées avant 2020 ne comportaient pas d’émission en 5G. Les mesures sont donc des informations exactes, mais relativement peu nombreuses.
La simulation, quant à elle, permet de donner une estimation du niveau d’exposition en tout point du territoire. Cette information est uniquement indicative, mais elle présente l’avantage d’être systématique, et plus facile à actualiser : l’ANFR dispose ainsi de plusieurs milliards de points de simulation en France (de l’ordre d’un point simulé par m2) et recalcule l’ensemble de ces points tous les mois pour tenir compte de l’évolution des réseaux. Les points simulés sont donc moins fiables, mais disponibles partout et toujours actualisés.
Grâce aux simulations, chacun peut se faire une idée du niveau d’exposition des lieux qu’il fréquente régulièrement, tandis que l’ANFR peut orienter sa surveillance vers les endroits où l’exposition est susceptible d’être plus élevée.
En fonction des informations disponibles, notamment les informations relatives aux emplacements des antennes issues des autorisations administratives d’émission ou de détails architecturaux des bâtiments, la simulation peut s’écarter de l’exposition réelle.
Les études ont montré qu’il existe toutefois une bonne cohérence statistique entre mesures et modélisation. Mais ces résultats moyens sur de grands nombres de comparaison n’excluent pas des différences qui peuvent localement être importantes entre simulation et exposition réelle, avec en général une surestimation des niveaux forts par la simulation par rapport aux valeurs mesurées.
Seule la mesure détermine le niveau d’exposition réel.
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Les simulations réalisées par les opérateurs à la demande du maire dans le cadre d’un DIM respectent les lignes directrices de l’ANFR2.
Les simulations réalisées par l’ANFR et présentées sur Cartoradio diffèrent de ces lignes directrices sur les deux points principaux suivants :
- elles cumulent en chaque point les émissions de tous les opérateurs mobiles autorisés ;
- elles combinent les émissions à faisceaux fixes et, statistiquement, celles à faisceaux orientables.
En revanche, les simulations réalisées par les opérateurs dans le cadre des DIM s’appuient souvent sur des modèles numériques de terrain et de bâtis différents de ceux utilisés par l’ANFR. En effet, les DIM sont réalisés à la demande sur une zone très restreinte, ce qui permet beaucoup de précision dans la description des bâtiments et le positionnement des antennes.
La simulation de l’ANFR, quant à elle, couvre l’intégralité du territoire national, ce qui ne permet pas le même niveau de détail. En outre, dans cette version de la plateforme, elle ne propose pas encore d’évaluation de l’exposition des bâtiments.
Enfin, la palette des couleurs est également différente.
1 En application du B du II de l’article L.34-9-1 du code des postes et des communications électroniques, toute personne souhaitant exploiter une installation radioélectrique doit adresser au maire un dossier d’information un mois avant le dépôt de la demande d’autorisation d’urbanisme ou de la déclaration préalable ou un mois avant le début des travaux modifiant substantiellement une antenne déjà installée. Le maire peut demander à ce que le dossier d’information comporte une simulation de l’exposition.
2Article 2 de la loi n° 2015-136 du 9 février 2015 relative à la sobriété, à la transparence, à l'information et à la concertation en matière d'exposition aux ondes électromagnétiques
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Il n’est pas encore possible à ce stade d’exporter les résultats de la modélisation en open data. Les calculs permettent de déterminer la couleur de chaque point affiché, mais seule la couleur de chaque point est retenue et les valeurs calculées ne sont pas sauvegardées, du fait des flux massifs de données mis en jeu et de l’optimisation des algorithmes.
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Même si le calcul est rigoureux et s’appuie sur des données d’entrée et des formules mathématiques, le résultat ne représente pas exactement la réalité.
Ces écarts, ou incertitudes, découlent principalement de la qualité des données d’entrée. Par exemple, la puissance des émetteurs prises en compte repose d’une part sur la puissance maximale déclarée par l’opérateur lors de sa demande d’autorisation et d’autre part sur des facteurs de charge définis dans les lignes directrices de l’ANFR. Or, dans la réalité, les puissances effectivement utilisées par les opérateurs peuvent être inférieures à celles déclarées. De plus, les hypothèses de nos lignes directrices ne sont pas nécessairement identiques au réglage de chaque émetteur. D’où une puissance réelle mise en œuvre qui peut être surestimée par la simulation.
En outre, les résultats de simulation restent tributaires de la position précise des antennes. Cette position avait été enregistrée à l’origine avec une précision suffisante pour guider les contrôleurs sur le terrain. Dans certains cas, la position réelle de l’antenne peut ainsi différer de quelques dizaines de mètres de celle qui se trouve dans nos bases : si cela suffit au repérage de l’antenne par un contrôleur, cet écart de position peut modifier sensiblement l’exposition simulée, puisque celle-ci est calculée avec un pas d’un mètre environ.
Lorsque des écarts sont détectés, l’ANFR veille à repositionner manuellement les antennes avant une nouvelle itération du calcul d’exposition. Mais cette démarche d’amélioration des données prendra du temps, et elle n’est pas achevée au moment de l’ouverture du service au public.
L’ANFR a vérifié que, statistiquement, les résultats des simulations et ceux des mesures aient suffisamment de corrélation. A Paris par exemple, si des écarts localement importants peuvent apparaître entre simulation et réalité, l’écart de densité de probabilité cumulée1 n’excède pas 5 % entre trois cents mesures réalisées au sol et les simulations correspondantes.
Statistiquement, pour les niveaux les plus forts, les résultats de la simulation sont en général majorants au regard des valeurs mesurées.
1 La densité de probabilité cumulée est la courbe qui donne, pour un niveau de champ déterminé, la proportion de points (faisant l’objet d’une mesure ou d’un calcul) dont le niveau de champ correspondant est inférieur ou égal à celui déterminé.
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Non, conformément au H. du II de l’article L34-9-1 du code des postes et des communications électroniques, un point atypique correspond à un lieu d’habitation ou accessible au public dans lequel le niveau d’exposition dépasse substantiellement celui généralement observé à l’échelle nationale. Or, seules les mesures réalisées conformément aux dispositions des articles L. 34-9-2 et D. 100 du code des postes et des communications électroniques permettent de constater un niveau d’exposition.
Donc, les simulations ne permettent pas d’identifier un point atypique : elles permettent simplement de guider des mesures qui, le cas échéant, peuvent seules révéler l’existence d’un point atypique.
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Dans les zones frontalières, seules les stations des opérateurs mobiles français sont prises en compte dans le calcul de l’exposition au champ électromagnétique.
Des recommandations européenne fixent les valeurs maximales des champs produits par les réseaux des opérateurs mobiles d’un pays sur le territoire d’un pays voisin dans le but de permettre la coexistence de ces réseaux dans des bandes de fréquences identiques. Cette coordination aux frontières suppose que les champs en question soient à des niveaux faibles.
Ainsi, par exemple, dans la bande des 2 GHz, pour les canaux préférentiels2, le champ autorisé provenant d’un pays voisin correspond à un niveau additionnel de 0,01 V/m pour un canal de 20 MHz. La contribution des stations des réseaux mobiles d’un pays frontalier est donc soit non significative si les niveaux générés par les réseaux des opérateurs nationaux sont nettement supérieurs, soit contributifs à niveau global très faible. Cela justifie qu’ils ne soient donc pas pris en compte dans le calcul.
1 Ce sont ceux pour lesquels les opérateurs du pays frontalier peuvent générer les niveaux de champ les plus élevés sur le territoire du pays voisin.
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Il se peut que certains résultats de simulation vous interpellent par rapport à l’environnement que vous connaissez, par exemple qu’un bâtiment sur lequel est implanté une antenne n’apparaisse pas, ou qu’une antenne soit mal positionnée. Vous pouvez dans ce cas alerter l’ANFR, le cas échéant en illustrant vos propos avec des photos et nous envoyer vos informations via ce formulaire.
Cela nous permettra de faire progresser nos simulations.