Pouvez-vous nous détailler votre parcours universitaire et professionnel ?
Ma pratique professionnelle est partagée depuis de nombreuses années entre le monde de l’entreprise et le secteur de la Défense et de la sécurité. Titulaire d’un master en droit des affaires et d’un master 2 en droit social, des diplômes d’Avocat et d’auditeur IHEDN, j’ai initialement exercé la profession de consultant spécialisé en management et organisation des structures de production. Au sein du ministère des Armées, j’ai réalisé des missions à l’étranger en milieu civilo-militaire et ai obtenu en dernier lieu le diplôme de manager d’unité fonctionnelle et opérationnelle (niveau 7). Je suis également chargé de séminaire et de conduite de projet à l’Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. La prégnance de mon engagement au sein du ministère des Armées m’a conduit logiquement à ancrer ma pratique professionnelle au sein du secteur étatique. J’ai découvert les missions de l’ANFR à travers son rôle auprès des affectataires de premier rang que sont le ministère des Armées, le ministère de l’Intérieur et de la Direction Générale de l’Aviation Civile. J’ai pris mes fonctions en septembre 2021 à l’ANFR en tant que chef de centre au service régional Ouest de Donges.
Comment connaissez-vous le milieu des communications et des ondes électromagnétiques ?
J’ai eu la chance de me familiariser avec ces domaines durant ma carrière professionnelle. En premier lieu, j’ai opéré les systèmes d’information et de communication militaires. Dans le secteur civil, j’ai été consultant d’entreprises du secteur maritime (pêche, transport maritime, offshore, etc.). En parallèle, je suis opérateur radiomaritime en tant que pratiquant de la voile de compétition et de plaisance.
Pour vous, que signifie être chef de centre au service régional de Donges ?
Le chef de centre est le relai de Maisons-Alfort (siège de l’ANFR) sur la zone géographique du service régional. Il représente et donc incarne l’Agence auprès de l’ensemble des interlocuteurs professionnels et institutionnels. Dans la pratique, j’anime et gère l’ensemble des activités de l’Agence et son personnel sur la région Ouest de la France. En quelques chiffres, le SR de Donges exerce une activité sur 3 régions administratives, 12 départements, 9 millions d’habitants de Brest à Royan avec de fortes élongations car notre région est caractérisée par sa façade maritime très étendue.
Quelles sont les activités de votre service régional ?
Les activités du SR de Donges représentent la moitié du contrôle radiomaritime français, la moitié des ports et des bateaux astreints. Mais les activités de notre service ne se limitent pas au radiomaritime ! Nos activités principales sont aussi le traitement des brouillages, assurer la qualité de la réception TV, ainsi que la surveillance du marché des appareils radioélectriques. Nous avons aussi choisi de participer à des instances de concertation menées et organisées par des organismes publics et des réunions d’information à destination du public sur les problématiques d’exposition aux ondes. Cette activité se développe beaucoup et permet de renforcer la visibilité de l’ANFR auprès de la population, et la positionne ainsi comme une véritable référence institutionnelle.
Chaque SR étant différent, quelles sont les missions qui font la spécificité du centre de Donges ?
Effectivement, il faut savoir que chaque Service régional pilote des projets qui rayonnent au niveau national. Le centre de Donges pilote deux projets structurants de son activité.
Le premier projet est le centre de formation radiomaritime (CFRM). En effet, nous pilotons le premier centre de formation et de maintien des connaissances des contrôleurs radiomaritimes. Cette initiative est directement liée à l’évolution de l’activité de contrôle maritime de l’ANFR avec notamment l’instauration du contrôle de second niveau. Ce contrôle dit de second niveau consiste à contrôler la qualité et le respect des normes des contrôles réalisés par des sociétés tierces en substitution de l’Agence. Initialement, l’ANFR a toujours été la gardienne du contrôle radiomaritime, c’est une obligation réglementaire qui nous est déléguée par les affaires maritimes. La création du centre de formation s’inscrit dans cette logique et sera opérationnel au 1er avril 2022.
Le second projet propre au service de Donges est plus ancien car sa création remonte à 2016, il s’agit du projet RCT, acronyme de Réseaux de Contrôle Transportables. Ce projet a pour but de tester plusieurs outils de solution de contrôle à distance. L’objectif est de déterminer quels outils pourront être utilisés pour le prochain grand rendez-vous de l’ANFR, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris (JOP) 2024. L’ANFR a d’ores et déjà passé un marché pour l’achat de technologies TDOA (Time Difference of Arrival). Cette technologie, simple d’installation et d’utilisation, permettra aux agents en charge de la gestion des fréquences sur les Grands Evénements de faire des mesures à distance ainsi que de contrôler et superviser le spectre, toujours à distance. Cette nouvelle technologie permet même de localiser une source de brouillage à distance pour dépêcher une équipe sur place seulement suite à cette localisation, ce qui permet d’économiser du temps et des ressources.
C’est un projet qui a mobilisé des moyens conséquents, surtout pour financer l’acquisition de matériels et équipements de très haute qualité technologique, parfois même auprès de fournisseurs étrangers. Mais cet investissement de ressources va permettre à l’Agence de prendre une avance technologique considérable et d’acquérir une expertise de référence qui va pouvoir être mise en avant lors des JOP 2024.
Dans le cadre de ce projet, le SR de Donges a centralisé les commandes d’achat et la formation des agents de contrôle de l’ensemble des autres services régionaux. Nous accueillons très régulièrement des agents pour la découverte et la prise en main de ces nouveaux matériels. Ces formations sont aussi l’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques et favorisent l’interopérabilité des agents lors de missions ou Grands Evénements communs à plusieurs Services régionaux. A la fois sur l’aspect technique, technologique et humain, ce projet est donc structurant pour l’organisation des JOP 2024.
En ce début d’année, quelles sont vos ambitions pour 2022 ?
2022 va s’axer pour nous sur Paris 2024. L’ensemble des services régionaux se mobilisent progressivement pour l’événement phare des années à venir. Les JOP 2024 sont présentés par la Direction générale comme une étape très dimensionnante pour l’avenir de l’ANFR dans son environnement institutionnel et professionnel. L’Agence sera résolument au rendez-vous de cet évènement.