Pouvez-vous brièvement raconter votre parcours ?
J’ai décroché mon diplôme d’ingénieur à Lille en 2002. J’ai ensuite écrit une thèse sur la « propagation électromagnétique en milieu complexe : du champ proche au champ lointain » qui m’a permis d’obtenir mon doctorat en Physique en 2005. J’ai ensuite poursuivi ces recherches pendant 8 ans : j’ai contribué à l’étude de l’exposition des personnes aux ondes radioélectriques et participé à de nombreux projets de recherche nationaux, européens et internationaux. C’est en 2014 que j’ai intégré l’Agence nationale des fréquences à la Direction de la stratégie.
Quel est votre rôle en tant qu’ingénieur à la Direction de la stratégie ?
Parmi ses différentes missions, la Direction de la stratégie (DS) coordonne les actions de l’Agence en matière d’exposition du public aux ondes radioélectriques. Mon travail consiste donc à suivre l’évolution des usages du spectre et à permettre de caractériser l’exposition aux ondes créée par les différentes sources, que ce soit un émetteur TV ou radio, un téléphone portable ou encore, par exemple, un compteur communicant Linky. Je pilote des études pour veiller au respect des valeurs limites d’exposition aux ondes et pour caractériser l’exposition réelle du public.
Quelles sont vos missions ?
Je réalise un travail de veille scientifique sur l’évolution des normes en matière d’exposition. J’analyse les résultats des mesures réalisées dans le cadre du dispositif national de surveillance de l’exposition, qui permet à tout un chacun de demander gratuitement une mesure de l’exposition chez soi ou dans n’importe quel lieu ouvert au public. Je contribue à la mise à jour des textes de référence de l’ANFR sur l’exposition du public : le protocole de mesure, les lignes directrices nationales sur la simulation et le guide des périmètres de sécurité autour des antennes. J’exerce également des missions plus pratiques puisque je conduis des analyses sur le terrain afin d’évaluer l’exposition et mettre au point des nouvelles méthodes de mesure. Au cours des dernières années, les grands dossiers ont été l’analyse de l’exposition créée par les petites antennes de téléphonie mobile et l’analyse de l’exposition des compteurs communicants aussi bien d’eau, de gaz que d’électricité. Depuis maintenant 2 ans, le sujet d’actualité est la préparation de l’arrivée de la 5G. Lors de ces études sur le terrain, je travaille étroitement avec le laboratoire de mesure d’exposition du CCI (centre de contrôle international) de l’ANFR et également avec ses services régionaux. Au sein de la DS, je bénéficie d’une certaine autonomie pour gérer mon travail. Le sujet de l’exposition étant assez transverse, j’échange beaucoup avec de nombreuses autres équipes de l’Agence aussi bien de la Direction de la planification et des affaires internationales, de la Direction de la gestion des fréquences mais aussi du service juridique et du service communication.
Quelles qualités vous faut-il pour exercer votre profession ?
Il faut évidemment des compétences techniques, et il faut aimer ça. La curiosité est également un atout majeur car c’est un milieu qui se renouvelle sans cesse. Il y a un réel travail de fond qui nécessite une autonomie importante. Il faut faire preuve d’un bon esprit de synthèse et de pédagogie pour expliquer les sujets techniques traités. La communication et la vulgarisation des propos sont aussi importantes. Et puis, il faut des bonnes compétences relationnelles puisque je suis amenée à travailler avec beaucoup de personnes différentes.
Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?
Qu’il n’y ait pas de routine ! Mon travail a un aspect innovant que j’apprécie, ça change tout le temps. Je me penche sur des sujets différents, je suis en relation avec de nombreuses personnes aussi bien à l’Agence qu’à l’extérieur et il y a toujours des nouvelles questions auxquelles je dois trouver des réponses. Il faut avoir de la ressource, il y a à la fois un travail de réflexion et d’analyse et un travail de terrain, et ça me plaît.