Cécile BAILONI

Adjointe au chef du département radiodiffusion (Direction des conventions)

Pouvez-vous brièvement raconter votre parcours ?

Après l’obtention de mon diplôme d’ingénieure en traitement du signal en 1999, j’ai été embauchée chez un fabricant de cartes à puce, pour lequel je développais des logiciels embarqués sur carte SIM. J’ai ensuite travaillé pour un opérateur de téléphonie mobile, notamment comme référente de tests de bout en bout. S’il y avait par exemple une modification sur le réseau, je devais vérifier qu’il n’y ait aucun impact pour les usages clients. Puis, toujours au sein de cet opérateur, j’ai œuvré sur la conformité des stations et des mobiles avec la réglementation concernant l’exposition aux ondes radioélectriques. C’est à ce moment que j’ai connu l’ANFR. J’ai rejoint le département radiodiffusion en 2015. J’ai d’abord été chargée du suivi des zones sensibles, les secteurs qui rencontrent des problèmes de réception de la TNT , pour après devenir l’adjointe au chef du département en juin 2017.

Qu’est-ce le département radiodiffusion ?

Le département s’occupe du traitement des réclamations liées aux problèmes de réception de la TNT , la télévision reçue par l’antenne râteau, sur l’ensemble de territoire français. Ces sollicitations émanent des téléspectateurs mais aussi des élus et des antennistes. Elles sont principalement reçues par le centre d’appels et l’assistance en ligne, environ 8 000 par mois. Nous recevons aussi des réclamations par voie postale, de l’ordre de 150 par mois. Nous sommes actuellement 17 personnes à traiter ces problématiques. 

Il s’agit d’analyser les demandes, pour identifier l’origine des perturbations afin de proposer des solutions de remédiations adaptées. Elles peuvent être individuelles, ajustées en fonction du plaignant, ou collectives dans le but d’améliorer la réception dans la zone touchée.  

Nous travaillons essentiellement à partir d’outils informatiques de simulations pour la couverture et brouillages. Les antennistes sont nos interlocuteurs privilégiés pour comprendre ce qu’il se passe sur le terrain. Nous travaillons étroitement avec le centre d’appels mais également avec d’autres services de l’Agence : le pôle 4G, la Direction de la planification et des affaires internationales, la communication et bien sûr nos collègues en région, tous les services régionaux et le centre de contrôle international de Rambouillet. Lorsque l’analyse théorique ne permet pas d’identifier l’origine des perturbations, leur expertise terrain est alors indispensable. Nous sommes aussi en lien avec le CSA , en charge du plan de fréquences, et les opérateurs de multiplex, c’est-à-dire les chaînes de télévision, et leurs diffuseurs qui mettent en œuvre les émetteurs et en assurent la maintenance.

Quelles sont vos missions quotidiennes ? 

En tant qu’adjointe, j’épaule mon responsable pour l’organisation des activités du département. Mon rôle principal est d’anticiper, gérer les priorités, répartir la charge de travail et d’être disponible en support pour les services de l’ANFR qui travaillent avec la presse, les élus et le centre d’appels. Je participe également à différent projets, notamment d’optimisation de nos processus et de nos outils. 

Il existe deux types d’événements qui peuvent affecter la réception chez les téléspectateurs. Pour chacun d’entre eux, je chapote et coordonne les actions menées. 

  • Pour les événements prévus à l’avance, comme un changement de fréquences pour la diffusion de la TNT , il s’agit d’en définir les répercussions : le nombre de personnes qui vont devoir faire une recherche de chaines, faire appel à un antenniste ou passer à un mode de réception alternatif. Il faut ensuite communiquer le plus en amont possible auprès des élus, gestionnaires d’immeubles, et les téléconseillers, en faisant remonter des messages d’informations.
  • Dans le cas d’événements imprévus comme les pannes, le maître-mot est la réactivité. Nous sollicitons le diffuseur pour connaître l’état d’avancement de la résolution de l’incident afin d’informer les téléspectateurs. Nous sommes en fait l’interface entre les acteurs de l’audiovisuel et les téléspectateurs.


Quelles qualités vous faut-il pour exercer votre profession? 

Comme dit précédemment, il est nécessaire d’être réactif. En effet, mon travail est de résoudre des problèmes, si tout va bien c’est que je n’ai pas de travail, ce qui n’arrive jamais.  Il y a de nombreux scénarios possibles, c’est pour cela qu’il faut aussi de bonnes capacités d’analyses. L’adaptabilité est également un point crucial puisque je suis en contact avec des profils très divers. Je dois être en mesure d’échanger avec les professionnels de la diffusion, de pouvoir vulgariser pour les téléspectateurs et de convaincre les acteurs de l’audiovisuel de mettre en œuvre des modifications techniques. Tout cela nécessite de la patience, du pragmatisme et de la diplomatie.

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?  

Le quotidien est varié. Mes missions sont diversifiées et je fais régulièrement face à des situations inédites. De plus, à mon niveau, j’ai  le sentiment de rendre service aux téléspectateurs. J’apprécie d’être en contact avec différents interlocuteurs et notamment les autres services de l’Agence, au sein de laquelle il y a un bon esprit de travail et d’entraide. 

Une anecdote ? 

De par mon métier, j’ai souvent affaire à des gens qui sont mécontents de leur réception. C’est pourquoi les remerciements font toujours chaud au cœur. Un jour, après avoir aidé personnellement une dame dont le dossier avait pris du retard, j’ai reçu une carte de remerciements à mon nom. Une attention qui m’a touchée.