L’ANFR installe à Marseille et Nantes ses premiers capteurs destinés à mesurer en temps réel les niveaux d’exposition aux ondes
L’Agence nationale des fréquences (ANFR) met en place des capteurs autonomes de mesure de l’exposition à Marseille et Nantes afin de surveiller son évolution, notamment en prévision de l’ouverture commerciale de la 5G fin 2020. En fonctionnement depuis début mars, ces capteurs montrent d’ores et déjà des fluctuations de l’exposition entre le jour et la nuit, ainsi que des variations liées à la période de confinement.
Dans le cadre de ses missions de surveillance du contrôle de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques, l’ANFR, en collaboration avec les municipalités de Marseille et de Nantes, a installé des capteurs autonomes en centre-ville, à proximité d’antennes 5G actuellement en test, afin de surveiller l’évolution de l’exposition. Ces capteurs large bande, fabriqués par le laboratoire EXEM, mesurent une dizaine de fois par jour l’exposition aux ondes électromagnétiques émises par tous les équipements dans les bandes allant de 80 MHz à 6 GHz. Cette gamme d’ondes inclut la radio FM, la télévision numérique terrestre, le Wi-Fi ou tous les types de téléphonie mobile.
Marseille et Nantes sont les premières villes à avoir installé ces capteurs, actifs depuis le début du mois mars. Ils sont implantés en hauteur et placés à environ 150 mètres d’une antenne 5G expérimentale. Des mesures sont réalisées périodiquement, sur une durée de 6 minutes, à différents moments de la journée et de la nuit. Afin de détecter les fluctuations d'exposition, ces capteurs mesurent les niveaux d’exposition toutes les 2 heures environ. Ces valeurs feront, à partir d’aujourd’hui, l’objet d’une publication en temps réel sur le site de l’ANFR.
Aujourd’hui, le trafic 5G reste faible et correspond uniquement à des tests. Les capteurs reflètent donc principalement l’exposition due aux réseaux 2G, 3G ou 4G. Ils permettront d’analyser l’impact de la 5G sur l’exposition globale du public lors de cette phase d’expérimentation, puis à l’occasion des premiers déploiements commerciaux envisagés à partir de fin 2020.
D’ores et déjà, les valeurs communiquées par ces capteurs permettent de constater que l’exposition globale aux ondes radioélectriques varie régulièrement entre le jour et la nuit : dans l’exemple présenté ci-après (fig. 1), les valeurs mesurées pendant la nuit sont inférieures à 1 V/m et peuvent descendre jusqu’à environ 0,8 V/m. Puis elles remontent pendant la journée pour atteindre des valeurs proches de 1,2 V/m. Ce niveau reste globalement stable en journée.
Fig. 1 : Variation des mesures jour/nuit relevées sur un capteur dans le centre-ville de Marseille
Ces capteurs mettent également en évidence que le confinement a entraîné à partir du 17 mars une baisse locale de l’exposition. Par exemple, dans le tableau en annexe (fig. 2), dès le premier jour du confinement apparaît une baisse de 21 % sur l’un des capteurs installé à Nantes. Ce phénomène est également visible dans la courbe présentée en annexe (fig. 3).
Fig. 2 : Mesures relevées par les capteurs en période de confinement
Fig. 3 : Mesures relevées sur les périodes pré et post-confinement sur un capteur situé dans le centre-ville de Nantes
De nouvelles villes accueillant des expérimentations 5G bénéficieront dans les prochaines semaines de l’installation de capteurs et viendront enrichir les données déjà recensées par l’ANFR.