Mobile World Congress : retour sur un salon incontournable
Des dizaines de milliers de mètres carrés, plus de 100 000 visiteurs de 205 pays, plus de 2 900 exposants, plus de 1 200 intervenants dans diverses conférences, de multiples annonces de lancement de produits, de partenariats et des levées de fonds : une envergure titanesque à l’image du poids économique et industriel de ce secteur. Pour ne pas manquer cet évènement, un délégfation de l’ANFR s’y est donc rendue.
Au-delà de la présentation des tendances technologiques, ce salon incontournable donne l’occasion de réunions bilatérales et d’échanges avec les homologues de l’ANFR, notamment dans le cadre du programme ministériel mis en place par l’association des opérateurs mobiles, la GSM Association, organisatrice de l’évènement.
Communication des satellites vers les terminaux mobiles : au cœur du débat et des échanges
Une conférence d’une demi-journée dédiée aux solutions de communications satellites (D2C/D2D) a fait salle comble. De nombreux stands ont présenté des solutions ainsi que les perspectives de ce domaine, prouvant ainsi la dynamique d’investissement dans le secteur.
Gilles Brégant, Directeur général de l’ANFR, est intervenu lors d’une session où des gestionnaires du spectre de diverses régions ont partagé leur lecture des enjeux du D2C/D2D. A cette occasion, l’UIT-R a rappelé l’existence de plusieurs points d’ordre du jour de la Conférence mondiale des radiocommunications de 2027 qui permettent de mieux organiser ces nouveaux usages. En particulier, le point 1.13 définira le cadre international alors que des initiatives réglementaires sont déjà à l’œuvre par exemple aux Etats-Unis et en Europe, où le RSPG consulte sur ces nouveaux services. Une bilatérale a également permis d’aborder les possibilités de mesure des émissions de satellites afin de vérifier leur conformité, mais aussi les limites qui pourraient être imposées.
Visites, tendances et échanges
La délégation de l’ANFR a multiplié les visites de stands d’équipementiers, d’opérateurs, de fournisseurs de composants, d’équipementiers de mesures afin de mieux percevoir les innovations et développements technologiques dans le domaine de la radio.
Plusieurs tendances de fond sont à l’œuvre : intégration des bandes basses et hautes dans des baies uniques, baisse de poids et de la consommation électrique des stations de base, innovations et accroissement du nombre d’éléments des antennes actives, virtualisation de nombreuses fonctions. Les bandes millimétriques restent encore un défi pour les services mobiles au-delà des solutions de raccordement d’abonnés distants (FWA) ; mais certains mettent en avant d’autres possibilités, comme les communications avec des drones.
Au fil des entretiens, les agents de l’ANFR ont pu identifier quelques sujets phares : les usages envisagés en Europe pour la bande 6 GHz haute, le futur de la bande UHF, l’évolution des usages dans la bande MSS 2GHz et, bien sûr, la connexion directe entre les constellations de satellites et les smartphones (D2D/D2C).
Lors de ce salon, Gilles Brégant a notamment échangé avec le Directeur général de l’ETSI et Eric Fournier, Directeur de la DPSAI et candidat à la Direction du Bureau des radiocommunications de l’UIT, a également, à cette occasion, commencé à orienter sa campagne en direction des autres continents, quelques jours après le résultat positif du vote indicatif à la CEPT.
Réseaux mobiles : qui est la star ?
L’intelligence artificielle, thème majeur du salon de l’an passé, reste omniprésente avec, par exemple, des solutions pour gérer et planifier plus efficacement le déploiement de réseaux mobiles. L’informatique en périphérie du réseau (edge computing) apparaît prometteuse pour réduire le recours à des data centers, consommateurs d’énergie et créateurs d’enjeux de souveraineté. Les communications et produits sur les stands se focalisaient cette année principalement sur la 5G advanced. La 6G, quant à elle, attendra encore pour devenir la vedette du salon, même si sa présence commence à être de plus en plus perceptible.