Le nouveau guide de l’ICNIRP pour l’établissement de limites d’exposition aux champs radiofréquences
En 1998, la commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) a proposé, au vu de l’état des connaissances scientifiques disponibles, des valeurs limites d’exposition aux ondes électromagnétiques. Ces valeurs ont été adoptées par de très nombreux pays, y compris par l’Europe dans la recommandation du 1999/519/CE du 12 juillet 1999 et en particulier par la France dans le décret n°2002-775 du 3 mai 2002. Depuis, l’ICNIRP a assuré une veille continue des avancées scientifiques dans le domaine.
En mars 2020, l’ICNIRP a mis à jour son guide pour l’établissement de limites d’exposition dans la bande de fréquence 100 kHz – 300 GHz. Ces nouvelles lignes directrices ne remettent pas en question le niveau de protection de la santé de la population, qui reste le même. Selon l’ICNIRP, les recommandations de 1998 protègent des effets sanitaires néfastes, même dans le contexte des nouvelles technologies apparues depuis lors. Les nouvelles recommandations visent à s'assurer que les technologies actuelles et celles qui sont envisagées n'auront pas non plus d'effet néfaste sur la santé.
Les valeurs des restrictions de base pour le débit d’absorption limite (DAS) sont inchangées.
Les valeurs des niveaux de référence associés à la restriction de base « corps entier » ne changent pas non plus pour les gammes de fréquences utilisées actuellement par la téléphonie mobile : elles varient entre 36 et 61 V/m et la marge de protection reste à 50 pour le public pour les restrictions de base. En revanche, elles sont désormais évaluées sur une période de 30 minutes au lieu de 6 minutes.
En complément, de nouveaux niveaux de référence associés aux restrictions de base locales sont fixés et évalués sur une période inchangée de 6 minutes. Cette mise à jour de l’ICNIRP revoit la marge de protection du public qui est d’au moins 10 pour les restrictions de base locales.
De plus, les recommandations liées aux expositions de courtes durées (inférieure à 6 minutes) sont déclinées en de nouvelles restrictions de base et en de nouveaux niveaux de référence.
Enfin, pour les fréquences au-delà de 6 GHz, l’exposition n’est plus évaluée en terme de DAS pour l’exposition locale mais en terme de densité surfacique de puissance puisque l’absorption de l’énergie par les tissus est beaucoup plus superficielle. C’est dans cette gamme de fréquences qu’intervient le plus de changement dans les nouvelles recommandations de l’ICNIRP. La restriction de base s’exprime en densité de puissance absorbée et non plus en densité de puissance incidente et elle s’évalue sur une plus petite surface.
Les lignes directrices de l’ICNIRP sont disponibles dans leur intégralité en ligne :