Ateliers des Fréquences #9 : L'Odyssée de l'espace : les fréquences pour la science
Cet évènement a permis de découvrir la multiplicité des usages des radiocommunications par les scientifiques, pour comprendre la façon dont ils explorent la Terre et l’univers grâce aux fréquences mais aussi pour rêver en regardant les images qui sont le résultat de leurs travaux. Cette plongée dans le monde des sciences a pu se faire grâce aux intervenants de l’Agence spatiale européenne (ESA), du Centre national d'études spatiales (CNES), de Météo France, du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et de l’ANFR.
Une première partie de l’Atelier expliquait les spécificités des mesures passives pour l’exploration de la Terre ou pour la radioastronomie, qui permettent par exemple l’identification des molécules présentes dans des corps célestes ou la connaissance des paramètres de surface ou de l’atmosphère de la Terre, indispensables pour les prévisions météorologiques et l’étude du changement climatique. Ces mesures sortent du cadre technique ordinaire des radiocommunications, notamment pour la radioastronomie, avec des niveaux de sensibilité pouvant atteindre 60 à 80 dB en-dessous du bruit et des effets doppler extrêmes pour les objets lointains pouvant diviser par deux la fréquence d’observation d’une raie spectrale.
Les présentations se sont attachées à décrire la variété des usages scientifiques, au-delà des observations passives : observations « actives » avec des radars spatioportés (altimètres), collecte de données avec des balises de type Argos, sondes et radars météorologiques, recherche spatiale incluant l’exploration humaine et robotique du système solaire. Chacune de ses applications utilise de nombreuses fréquences et cela a été illustré par le cas des liaisons radios utilisés pour l’exploration de la Lune ou de Mars. Tous les intervenants ont insisté sur l’importance de la protection de ces fréquences et le cas des brouillages des radars de la météorologie dans la bande 5 GHz par des équipements WiFi, qui amène Météo France à migrer certains de ses radars dans une autre bande, a été rappelé.
Il s’agit aussi pour les agences spatiales de s’assurer de la disponibilité des fréquences pour contrôler les satellites ou encore pour permettre le transfert des données au sol. A ce sujet, les inquiétudes ont été formulées sur le risque d’encombrement des fréquences utilisées par ces agences en bande S (2 GHz) et en bande X (8 GHz), ainsi que, pour cette dernière bande, le risque que fait peser son éventuelle identification pour les IMT (6G) à la prochaine conférence mondiale des radiocommunications en 2027 (CMR-27) dans le cadre du point 1.7 de son ordre du jour.
La CMR-27 aura d’ailleurs de nombreux points portant sur les sujets scientifiques, près d’un tiers de l’ensemble de l’ordre du jour. Il s’agit de renforcer la protection de certaines bandes ou d’obtenir de nouvelles attributions, par exemple pour les communications lunaires, pour les météorologies spatiales ou pour la mesure de la température de surface des océans. Ce sujet sera approfondi lors du prochain atelier des fréquences qui portera sur les enjeux de la CMR-27.
Cet atelier a été l’occasion pour les intervenants de rappeler l’importance de la prise en compte des intérêts des besoins scientifiques dans toutes les négociations internationales sur les fréquences, ce que l’Agence s’attache à faire lorsqu’elle coordonne et défend les positions françaises !
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