3 questions au Dr Yacouba COULIBALY Directeur Général de l’Agence Ivoirienne de Gestion des Fréquences radioélectriques (AIGF)
Quelles ont été vos impressions sur le déroulement de la CAN et le rôle de l’AIGF ?
La victoire de la Côte d'Ivoire lors de la Coupe d’Afrique des nations 2023 (CAN 2023) a été une fierté nationale incontestable. La compétition en elle-même a été une expérience remarquable, ponctuée de moments passionnants et palpitants.
L'organisation mise en place par le comité d’organisation de la CAN (COCAN) a grandement facilité la coordination des activités nécessaires au bon déroulement de l'événement. L'AIGF a joué un rôle crucial, tant en matière de sécurité avec le concours de la Direction de l’information et des Traces Technologique (DITT), que dans les domaines des technologies de l'information et des télécommunications pour assurer la diffusion des matchs. Nous avons également assuré une gestion efficace et sécurisée des communications sans fil, assumant diverses responsabilités et fonctions essentielles. En tant que gestionnaire de fréquences, nous avons attribué les fréquences radioélectriques disponibles aux différents services et utilisations pendant la compétition, notamment aux équipes, aux médias, aux services de sécurité et médicaux, entre autres. En attribuant des fréquences spécifiques à chaque utilisateur, nous avons veillé à garantir un environnement exempt de brouillage préjudiciable pour les communications radios et nous nous sommes assurés du respect des niveaux d'exposition des spectateurs aux rayonnements non ionisants. Pendant l'événement, nos équipes ont surveillé en permanence l'utilisation du spectre de fréquences radioélectrique et sont intervenues régulièrement pour résoudre les problèmes d'interférence et d'allocation des fréquences. Grâce aux efforts conjoints des six équipes déployées sur les six stades accueillant la compétition, les communications se sont déroulées en toute fluidité, permettant au personnel de la Confédération africaine de football, aux médias, aux forces de sécurité et à toutes les parties prenantes utilisant le spectre de fréquences radioélectriques de travailler efficacement tout au long de l'événement. Il convient de souligner la très bonne collaboration entre la DITT, la commission IT et télécom du COCAN et les différents directeurs des stades, qui a grandement contribué à l'atteinte de nos objectifs.
Quels sont les défis rencontrés au cours de ces 4 semaines de compétition ?
Nous avons dû relever plusieurs défis :
La gestion des communications radioélectriques des multiples équipes dans un stade pendant la compétition a été un défi majeur.
Notre approche a été basée sur une planification préalable rigoureuse et une coordination efficace avec toutes les parties prenantes impliquées. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les équipes techniques des différents stades pour élaborer un plan d'allocation des fréquences radioélectriques, en identifiant clairement les besoins de chaque équipe et en garantissant l'absence d'interférences entre elles.
Pendant les matchs, notre équipe de gestion des fréquences a assuré une surveillance continue du spectre radioélectrique, intervenant rapidement en cas de problèmes techniques ou d'interférences. Cette vigilance constante nous a permis de garantir que toutes les équipes puissent utiliser leurs équipements de communication sans fil de manière fiable et sécurisée.
Le contrôle continu des niveaux d'exposition du public aux rayonnements non ionisants a également été une préoccupation majeure.
Enfin nous avons maintenu une communication étroite avec les équipes présentes dans les stades pour répondre à leurs besoins en termes de fréquences et pour résoudre tout problème éventuel. Notre objectif était de garantir le fonctionnement optimale des communications sans fil et contribuer ainsi au succès global de la compétition.
Quels conseils donneriez-vous pour la gestion des fréquences d’évènement de cette envergure ?
Je recommande avant tout une planification approfondie et une coordination étroite avec toutes les parties prenantes. Il est essentiel de comprendre les besoins en communication de chaque entité et de mettre en place des protocoles clairs pour éviter des brouillages de fréquences qui peuvent être préjudiciables.
Dans le cadre de cette CAN, nous avons mis en place un protocole bien défini avant, pendant et après l’événement bien qu’il ait pris fin.
De plus, il est crucial d'avoir des équipes bien formées et équipées pour surveiller en temps réel les niveaux de champs et résoudre rapidement tout problème qui pourrait survenir. Enfin, une communication transparente avec le public et les participants est essentielle.