Le sauvetage d’un navire au large de Saint Pierre et Miquelon grâce au contrôle de l’ANFR
Le contrôle des équipements radio de secours des navires par l’ANFR peut sauver des vies !
Retour sur le naufrage du Tommy Evan au large de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le Tommy Evan, navire de pêche de Saint-Pierre-et-Miquelon, a fait l’objet d’un contrôle de l’ANFR le 30 mai dernier sur les installations radio de détresse et de sécurité en mer (SMDSM). Pour l’anecdote, ce navire de pêche est spécialisé dans une espèce bien particulière, le concombre de mer. La pêche de cette holothurie, ressource prisée des marchés asiatiques, a débuté il y a plusieurs années à Saint-Pierre et participe à la relance de la filière halieutique de l'archipel.
A l’issue de son contrôle, l’ANFR a émis un avis défavorable au renouvellement du permis de navigation du Tommy Evan, du fait de dysfonctionnements affectant plusieurs équipements radio de secours : l’émetteur-récepteur VHF avec fonction ASN (appel sélectif numérique), l’émetteur BLU (bande latérale unique) MF/HF et l’émetteur-récepteur radiotéléphonique VHF de l’embarcation de sauvetage.
Le propriétaire du navire a procédé sans délai aux réparations des équipements selon les préconisations de l’ANFR et acheté une nouvelle balise. Cette remise en état fut tout-à-fait opportune : le navire a fait naufrage le 3 août dernier.
Le naufrage du Tommy Evan est intervenu en pleine nuit à 4H du matin à 35 milles au sud de Saint-Pierre. Grâce à ses équipements radio réparés, l’équipage a pu transmettre un appel de détresse aux services de l’Etat. La chaîne d’alerte a été mise en place et les autorités canadiennes ont pu prendre en main la coordination des secours comme il est d’usage dans cette zone.
Des moyens français et canadiens ont été dépêchés sur zone pour porter secours aux quatre marins du navire. La vedette Jaro2 de la SNSM (Société Nationale de Sauvetage en Mer) a appareillé à 4H30. Le Centre conjoint de coordination des opérations de sauvetage (CCCOS) situé à Halifax en Nouvelle-Ecosse a dépêché le Jackman de la Garde côté canadienne et un hélicoptère des forces armées canadiennes.
Pendant l’arrivée des secours, les moyens de communication ont permis à l’équipage de maintenir des contacts réguliers avec les autorités françaises et canadiennes. Ainsi, les marins ont informé les autorités qu’ils quittaient leur navire à 6H23 pour embarquer sur le bateau de sauvetage.
L’hélicoptère des forces armées canadiennes, qui a décollé de Gander en Terre-Neuve, est arrivé sur zone vers 7H du matin. On peut voir sur le site facebook de la SNSM de Saint-Pierre-et-Miquelon des images impressionnantes de l’hélitreuillage de l’équipage.
On y trouve aussi des photos du navire en perdition.
L'équipage sain et sauf, dont on voit des photos sur le site facebook du Préfet de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, Thierry Devimeux, a pu être rapatrié à Saint-Pierre aux alentours de 8 heures du matin.
La vedette de la SNSM a également participé aux opérations de secours et récupéré un certain nombre de matériels dont le radeau de secours. Enfin, le navire qui n’a finalement pas coulé grâce à un compartiment resté étanche, a été plus tard repéré par les garde-côtes canadiens puis remorqué le 14 août pendant plus de 24 heures par le sablier Elinor Marit.
Cette fin heureuse met en lumière l’importance du bon fonctionnement des équipements radio des navires pour le sauvetage et la sécurité en mer et rappelle le rôle crucial de l’ANFR dans sa mission de contrôle de ces équipements.
Lors d’une interview à France.tv, Thierry Devimeux, préfet de l'archipel, a d’ailleurs noté l’importance que les moyens radio ont joué au cours de ce sauvetage en mer, que ce soit pour l’alerte initiale comme pour le maintien des communications entre les marins et les autorités pendant l’opération de sauvetage.
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